Léon Shitoujii
travaille sur les corps
comme le calligraphe chinois sur son papier de riz.
Le geste est immédiat - unique.

Pas de motif formaté en catalogue,
pas de brouillon préalable sur papier,
pas de carbone pour décalquer :
le terrain artistique est sur la peau,
nulle-part ailleurs.
Le geste.
Le geste se doit d’être continu,
chaque tatouage s’exécute d’une seule traite, une seule séance,
pas d’étape,
pas de retouche.
L’art de Shitoujii s’élabore
entre l’œil, la main
et les courbes du corps qu’ils parcourent,
c'est une rencontre -
une collaboration.

Un art incarné
du début à la fin,
car les lignes et les courbes ne sauraient se former hors du corps,
comme le chemin de la rivière ne peut naître
que
du flux de l’eau
sur les formes de la terre.

Il y a du Tao dans ce geste,
et ce qui apparaît enfin au regard
sont les fleurs du corps
révélées par cette rencontre.
W.Dikobraz
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