.
: :
.
contact-paniq'en papier
s'affiche maintenant
en numérique
entre 1998 et 2000
deux numéros du fanzine
contact-paniq
ont été publiés à 500 exemplaires et vendus
en librairie.
.
40 pages au format A4 / noir et blanc / couverture couleur.
.
#1. |
![]() |
![]() |
#2. |
Les happenings de Koko Picabia Serge Feray |
Série de l'Évolution A.F. Delanoé (géopoétique) |
||
"La Symphonie du dehors": Petite histoire énigmatique sur la peur du grand dehors. Ambre |
|||
|
OUVERTURE
(contact-paniq' n°1)
« NE PLUS PEINDRE SA TERRE,
C'EST PRENDRE LE RISQUE DE LA VOIR DISPARAÎTRE. »
( ABORIGÈNE AUSTRALIEN )
panoramique
Mai 1991, mission Ozon, le spationaute Sergueï Krikalev embarque sur la station Mir pour une mission de cinq mois durant laquelle, à Moscou, un Putsch changera le cours de l'Histoire. SergueÏ restera cinq mois de plus en orbite autour de la terre, oublié par les événements -La conquête spatiale n'est plus à l'ordre du jour-. A son retour, l'U.R.S.S. n'existe plus, Leningrad est redevenue St Petersbourg, Gorbatchev n'est plus au pouvoir, remplacé par Boris Eltsine. Lorsque, dans la capsule, avant d'atterrir, on l'interroge sur ces événements, lorsqu'on lui demande ce qui l'a le plus impressionné Sergueï reste perplexe et silencieux, il dit d'abord ne pas savoir, puis fini par donner la réponse la plus belle, mais aussi la plus éloignée des événements historiques, en apparence, que l'on puisse imaginer. Ce qui l'a le plus impressionné durant ces dix mois, dit-il, ce sont les fleuves, les nuages, les continents, la terre changeant de couleur avec les saisons.
Sergueï Krikalev, volontairement ou non, nous renvoie à la préoccupation première qui devrait, maintenant, être la notre : la planète, la fragilité de la vie qui la recouvre et la nécessité face aux contingences de l'Histoire, de préserver cette vie, la nôtre du même coup. Dans l' espace l'être humain est souvent saisit d'une terrible mélancolie, pris de nostalgie à la vue de cette terre lointaine, cette maison commune, qui de ce nouveau point de vue, apparaît concrètement dans son unicité.
Poisons
Les pieds posés sur la terre ferme, la perception de cette fragilité et la capacité que nous aurons à prendre conscience de nos responsabilités, seront déterminées culturellement. La culture occidentale, comme toutes les cultures issues de la Bible, est bâtie autour de la violente dichotomie humanité / nature-non-humaine et de manière générale sur la domination sous toutes ses formes. «Emplissez la Terre et soumettez-la, dominez sur [tous les être vivants]» ou encore: «Soyez la crainte et l'effroi [des être vivants]» (Genèse la Bible ). Le modèle romano-judéo-chrétien a su depuis s'étoffer, se perfectionner, même lorsque la pensée a voulu se libérer de la religion (Décartes invite encore à devenir "comme maîtres et possesseurs de la nature") pour atteindre l'efficacité destructrice que l'on sait et conditionner jusqu'à nos actes les plus quotidiens. Nous constatons le mal sans le comprendre, sans y trouver de réponse satisfaisante. Tout changement de société est vain tant que ces modèles de pensée restent ancrés dans notre inconscient collectif. Une révolution écologique ne se fera pas sans qu'en parallèle une transformation en profondeur de notre culture et des expressions qui en découlent ne s'opère. Nous devons nous débarrasser de toutes sortes d'asservissements culturels, des entraves suffocantes des religions, des dogmes, ou de la consommation de rachitiques mythes modernes qu'il faut, une fois encore, inlassablement, dénoncer comme imposture.
Pistes
CONTACT PANIC propose un espace d'échanges et de réflexions. Diverses formes d'expressions artistiques, l'art est une expérience directe de la présence du monde, diverses façons de vivre, de résister, de penser, pourront s'y donner rendez-vous pour s'enrichir mutuellement et révéler le monde sous d'autres angles de vues, sous d'autres lumières. Car si nous désirons préserver notre terre de vie nous devrons apprendre à la regarder différemment, à vivre autrement le rapport que nous entretenons avec la diversité mouvante et insaisissable qui la compose. Pas de modèle culturel préfabriqué, ou de table rase brutale, démarches stériles et totalitaires, fuyons de même les clichés exotiques ou pseudo-nostalgiques tout aussi stériles et parfois porteurs d'idéologies plus que nauséabondes. Ceci n'empêche pas, loin s'en faut, de se nourrir d'éléments de cultures exotiques ou mythologiques lorsque ceux ci peuvent s'avérer enrichissants. Nous éviterons aussi de nous engluer dans l'imagerie molle et satisfaite du "new-age" ou dans le ronron d'une fade illustration écologiquement correcte. Ce dont nous avons besoin c'est d'une tempête vivifiante et salutaire, découvrir enfin la possibilité de respirer, l'esprit libre et vif, vers un ailleurs dégagé de toute lourdeur. Et pour ça, nous devons explorer et proposer de nouvelles pistes. Des pistes toujours en mouvement se multipliant à l'infini ayant pour motif central, la terre et la vie.
Ni maître ni esclave.
S'il ne faut pas soumettre aveuglément le monde vivant aux caprices de l'humanité, s'il ne faut pas jouer aux apprentis sorcier avec cet environnement que nous comprenons si peu, il ne faut pas pour autant subir la dureté de la nature avec soumission, ni se plier à certaines soit disant lois naturelles, car bien souvent la "nature" n'est qu'un alibi substituant l'antique rôle donné à dieu, sans doute passé de mode, pour justifier l'injustifiable et asseoir sur de prétendues lois supra-humaines les pires dominations. Ainsi lors d'une émission télévisée le dirigeant du parti fasciste nationaliste français dénonce le "complot contre l'ordre naturel", une culture de la domination, en l'occurrence racisme, sexisme, intolérance, trouve ici sa légitimité sous couvert de "naturel". Il est malheureusement inutile d 'aller chercher si loin pour trouver des exemples de confusions entre naturel et culturel car tout le monde y est , à divers degrés, sujets. Il faut prendre conscience des risques que certaines idées de "nature" peuvent nous faire encourir et que toutes idéologies de domination ou de soumission, quelles qu'elles soient, sont des idéologies destructrices. Si nous ne prenons pas conscience du rôle déterminant du désir de domination et de hiérarchisation du monde dans la faillite écologique actuelle, si nous ne tentons pas de déconstruire certaines visions erronées que nous avons du réel, et de redéfinir, de se réaproprier, certaines notions, rien jamais n'évoluera dans un sens positif. Ni privilégier l'ensemble au détriment d'une partie, ni une partie au détriment de l'ensemble, simplement reconnaître cet élément dont nous faisons partie et trouver l'équilibre entre les intérêts de l'individu et les intérêts de la totalité.
Oser
Oser à nouveau projeter un idéal, mais un idéal sans mot d'ordre sinon celui de s'ouvrir comme une fleur , à l'existence, à la terre de vie et de la prendre pour ce qu'elle est. Accepter qu'il restera infiniment quelque chose d'insaisissable et que les réponses multiplierons toujours les questions. Un soleil noir que jamais aucune science ne saura éclairer. Se donner les moyens de mettre cet idéal en œuvre, chacuns et chacunes avec ses propres ressources, ses propres armes, ses propres moyens d'expressions. Imaginer de nouveaux rapports sociaux, une nouvelle politique de vie apte à nous trouver une nouvelle place, moins destructrice , dans la grande communauté du vivant . Explorer les paradoxes de la preception. Se souvenir que ne plus se représenter le monde c'est ne plus le voir. Découvrir l'art qui saura dresser la cartographie de ce nouveau monde. Un projet aussi ambitieux peut paraître de l'ordre du rêve, mais comme tous les rêves c'est une formidable source d'énergie. Et tant pis s'il s'agit d'une utopie condamné à le rester , car sans cet espoir tout notre monde est très certainement condamné à périr.
RÉFLÉCHIR LE MONDE AUTREMENT
RÊVER LE MONDE AUTREMENT
RACONTER LE MONDE AUTREMENT
POUR VIVRE LE MONDE AUTREMENT
. C o n t a c t - P a n i Q .
Commandez contact-paniq' en papier pour 2 euros chaque :